Majo Acadamia - Arc du Dragon ~ Dandinet
Résumé :
Shihi a dit à Late qu'elle pourrait l'aider à propos de l’œuf.
Ruiky et elle sont en route pour leur première journée de classe.
Late a découvert que Ruiky avait un pouvoir interdit.
J'imagine
que certains n'auront pas bien compris ce concept de pouvoirs chez
les sorcières. Et bien, en fait, les sorts que nous utilisons avec
nos baguettes sont effectivement notre principale source de défense,
mais nos pouvoirs sont innés, et même si nous n'avons pas de
baguettes, ils nous servent. Ces pouvoirs ne peuvent pas être
contrés par la magie en baguette, et ces dernières ne sont pas
capables de produire ne serait-ce qu'un semblant de ces pouvoirs.
Donc
en gros, nos pouvoirs sont vraiment utiles. Mais certains sont
considérés comme interdits. Bien sûr, on ne choisit pas son
pouvoir, mais si la nature nous donne un de ses mystérieux pouvoirs,
on doit obligatoirement nous envoyer dans des pensions spécialisées
pour maîtriser nos pouvoirs. Nous ne sortons jamais avant nos 18
ans.
Je
dis ça comme si je l'avais vécu, mais c'est bien entendu ce qu'on
m'a raconté. Enfin, être Gardienne du Temps consiste à pouvoir
ralentir ou accélérer l'espace-temps. Je vois bien pourquoi c'est
interdit, mais je ne pense pas qu'on puisse lutter contre ça. Mais,
je dois bien vous dire la vérité, ce pouvoir n'est qu'un conte
qu'on raconte aux enfants. Il n'est pas censé exister.
-Je...
t'expliquerais plus tard. Mais personne ne doit savoir.
Nous
arrivions dans la salle d'Alchimie, où nous devions créer notre
propre baguette. Je trouvais ça follement excitant, mais garder le
secret de Ruiky me donnait autre chose à penser. Nous nous assîmes
ensemble à un des derniers rangs, étant dans les dernières à
arriver. Je voyais Mera et Iceberg-girl au premier rang, comme de
parfaites petites intellos, et Shihi, sur la gauche, qui se
retournait de temps à autre pour nous faire des sourires gênés. La
professeure n'était pas encore arrivée, mais on pouvait entendre
les mouches voler dans la classe.
Lorsqu'un
champ de paillettes volants à toute vitesse vers le tableau fit
irruption dans la classe, je savais que notre cours allait débuter.
Les paillettes dorées commencèrent à former une silhouette de
jeune femme, et, une fois que chaque petite particule brillante fut
rassemblée, la silhouette explosa pour révéler notre charmante
enseignante :
-HELLOOO
EVERYBOOOOOODY !
Elle
apparut dans ce cri strident et merveilleux à la fois. Notre
professeure était une jolie rouquine, pleine de tâches de
rousseurs. Elle portait un grand chapeau blanc et or, un justaucorps
sans bretelles mais avec des manches longues assorti, et une grande
cape doublée en aubergine. Ses bottes en cuir blanc et aux talons
brillants faisaient la même taille que nos chaussettes. Dans sa main
était posée une superbe baguette en bois aux nombreux reliefs et
dorures.
-J'espère
que vous allez bien !!!
Elle
nous jeta un regard avec un sourire en coin.
-Pour
ma part...
Une
bonne dizaine de filles dans la classe se leva et clama haut et fort,
pendant que la professeure s'enflammait :
-JE
PETE LE FEUUUUU !
Je
la reconnaissais maintenant. C'était la célèbre animatrice
Pyrologue, Jennie Clay.
-J'imagine
que vous me connaissez déjà toutes, mais je me présente tout de
même : Je suis Jennie Clay, et je suis Pyrologue. Je serais
votre professeure d'Alchimie cette année. Aujourd'hui, nous
apprendrons à créer notre propre baguette ! Elle sera de
niveau un pour cette première an...
-J'ai
finis.
Mera.
Sur sa table était posé un grand sceptre, un peu moins grand
qu'elle, avec une pierre bleutée, emprisonnée par la bois, qui
finissait comme une griffe de chat. Jennie fit un regard mi étonné,
mi dégoûté.
-Je...
euh... Jeune fille, tu dois suivre le cours. Je ne sais comment tu as
réussit à fabriquer cette... minuscule et... ridicule... minable...
jolie babiole, mais elle ne te servira sûrement pas pour jeter un
sort.
Elle
avait l'air d'avoir très envie de tenir ce sceptre entre ses mains
vernies. Mera, devant cette provocation, se leva avec calme, saisit
son objet et décrit un grand mouvement du bras vers la professeure.
Celle ci recula, mais se retrouva plaquée contre le tableau, et son
bureau se déplaça, pour découvrir... un genre d'émetteur de feu.
-La
prochaine fois que vous voulez vous enflammer, utilisez vos pouvoirs,
pas une machine.
Et
Mera se rassit, et toute la classe fit un « Haaaaan » de
fureur.
-Bon
euh... pa... passons à cette baguette. Devant vous, vous avez tous
différents bois, des matériaux pour décorer, et l'élément qui va
rendre magique votre baguette, une écaille de dragon.
Les
dragons étaient des créatures mystérieuses et légendaires, même
dans ce temps où les pouvoirs magiques étaient des plus communs. On
en voyait de temps à autres, survoler les villes pour rejoindre un
endroit hors d'atteinte, sur les nuages. Certains disaient que ces
grosses barbes à papa blanches les abritaient, d'autres qu'elles
n'étaient qu'un passage vers un autre univers.
Mais
rien n'avait pu confirmer ces dires. Même en balais, il était
impossible de les approcher.
Pour
pouvoir fabriquer nos baguettes, grâce à leurs écailles, on devait
tout bonnement les cloner. De tous les siècles magiques confondus,
les humains n'avaient pu récupérer qu'une et unique véritable
écaille de dragon. Grâce à la science, on avait réussit à en
cloner des milliards, mais l'originale était protégée 24 heures
sur 24, 7 jours sur 7. Alors, la petite écaille que je tenais entre
les mains devait sûrement être le clone d'un clone du clone d'un
clone de l'originale...
Je
la posais sur le côté et commençais à sculpter le bois. J'avais
choisit un gros bloc de chêne noir, qui était assez souple,
bizarrement.
Je
voulais une baguette fine et grande, avec une poignée séparée de
l'embout magique, assez épaisse de préférence, comme une corne de
licorne. Le bâton principal devait justement y ressembler.
J'avais
donc une idée assez précise de ce que je voulais. Je commençais à
tracer délicatement la pointe de ma baguette, quand je jetais un
coup d’œil à Mera. Elle se tripotait les ongles, les faisant
devenir rouges, puis violets, dessinait des dauphins pailletés
dessus par magie... Comme j'enviais son pouvoir d'Actiothérapeuthe !
Je retournais à mon travail avec un soupir.
Finalement,
le résultat attendu arriva, non sans peine : je m'étais un peu
coupée, avait des échardes pleins les doigts et les habits couverts
de coupeaux de bois. Ruiky, elle, avait quelque chose qui ressemblait
plus à un crayon qu'à une baguette. Voyant que je regardais son
ouvrage avec curiosité, elle me répondit :
-C'est
pour mieux camoufler ma baguette. La professeure peut être aussi
extravagante qu'elle veut, si elle était dans une véritable baston,
sa seule faille ne passera pas inaperçue. Quand à moi...
Elle
me montra un autre morceau de bois, qui ressemblait vraiment à une
baguette qu'aurait pu faire une jeune fille.
-Je
vais mettre l'écaille de dragon sur mon crayon, et emmènerait
toujours le faux avec moi. Je suis indétectable !
Elle
était vraiment maligne. Alors que Jennie venait inspecter notre
travail -non sans éviter quelques bouts de bois assez aiguisés-,
Mera fit bouger la craie sur le tableau, pour écrire :
« Icarus
Rigus ». En souriant, elle se retourna et me regarda comme si
elle voulait que je dise ses mots. Mais... ma baguette n'était pas
encore magique ? Je me disais que c'était peut-être un sort
qui n'en nécessitait pas et, alors que notre professeure venait
regarder nos baguettes à Ruiky et moi, je murmurais dans ma manche :
-Icarus
Rigus.
Voyant
que rien ne se passait, à part le fait que le soleil venait ajouter
des reflets sur mon écaille de dragon, je répétais :
-Icarus
Rigus.
Mais
rien du tout. Aucun changement. Je me dis que ce n'était qu'une
blague, et vit que Mera avait effacé son texte. Jennie prit ma
baguette dans les mains, me félicitant pour mon travail, et me
donnant la permission de poser l'écaille de dragon sur mon œuvre
pour la rendre fonctionnelle.
Je
m’exécutais avec joie. L'écaille commença à luire, comme elle
le fit avec celles d'autres sorcières qui avaient la permission.
Mais lorsque je vis que Ruiky, qui avait commencé un peu après moi,
avait déjà sa baguette-crayon de prête alors que la mienne
brillait juste plus, je compris que j'avais dût faire quelque chose
de mal.
Mes
soupçons devinrent réalité quand, sous les reflets argents qui
émanaient de ma baguette, je vis le bois craqueler et gonfler.
-Euh...
Ruiky ? On a un piti problème.
Elle
tourna la tête, et son visage marqua une pause.
-Ah...
effectivement.
Alors
qu'elle approchait son visage, le bout de bois explosa.
Littéralement. Des tas d'épines et de bouts entiers de ma baguette
atterrirent dans la classe. Sans ses lunettes, Ruiky serait devenue
aveugle.
-Tu
vas bien ?
-On
dirait... J'ai eu de la chance. Mais je pense que tu devrais plus
t’inquiéter pour ta nouvelle baguette...
Je
compris ce qu'elle voulait dire quand je regardais ma table. Un long
bâton de métal argenté, droit, avec au bout deux ailes d'ange en
or qui se rejoignaient presque. Il était aussi long que mon bras,
voir plus, car je pouvait l'attraper juste avant les ailes et tendre
le bras, le bout dépassait derrière mon épaule.
-C'est...
Inhabituel.
Jennie
arriva en prononçant ses mots.
-Je
n'avais jamais vu une baguette se transformer suite à la mise en
magie...
J'étais
sûre qu'elle n'avait jamais assisté à une mise en magie tout
court, mais passons. Mera intervint :
-Madame,
est ce que je pourrais parler à Late une minute ?
-Euh...
bien sûr !
Ma
non-amie posa la pointe de son pied devant moi, et un grand disque de
lumière, comme son chemin de l'autre fois, apparût sous nous. Il
s'envola, nous emportant avec lui, et se dirigea vers la fenêtre,
comme pour nous conduire dehors.
Finalement,
nous nous stoppèrent sur le toit. Mera avait toujours son sceptre.
Je commençais la conversation agressivement :
-Tu
peux me dire ce qui est en train de se passer ?! C'était quoi
ce sort, pourquoi tu m'as emmené ici...
-Chut !
Calme toi si tu veux que je te raconte.
Je
jetais un regard aux alentours.
-Bien.
Ce sort a servit à... hum... disons qu'il a renforcé les pouvoirs
de ton écaille de dragon.
-Je
sais que c'est faux. Il y a autre chose.
-Ah
euh... je...
-C'est
l'originale que j'ai appliqué sur ma baguette, non ? Et l'autre
a été envoyée dans la vitrine.
Mera
regarda ses pieds.
-C'est
quelque chose comme ça, oui.
-Mais
qu'est ce qui t'es passé par la tête ? Et comment tu pouvais
connaître ce sort ? Et comment j'ai pu l'utiliser sans baguette
magique ?! Et... et...
-Je...
je devais te rendre plus forte. Je ne peux pas encore te l'expliquer,
mais c'était le seul moyen. Ce sort, je l'ai créé toute seule, ou
plutôt trouvé toute seule. C'est pour ça que tu n'as pas besoin de
baguette, il n'est pas enregistré dans la liste des sorts connus de
ce monde.
-Je ne
comprends rien mais continue. Cette nouvelle baguette est donc la
plus puissante qui puisse exister ?
-Oui,
on peut le supposer. Mais ne le fait savoir à personne !
Maintenant, redescendons.
Alors
que le disque de lumière voletait vers la fenêtre, elle ajouta :
-Et
désolée pour la dernière fois. On est amies, si tu veux.
Je
hochais la tête avec un sourire déterminé, et le cours se finit
rapidement. Je pris ma baguette et partait avec le plus joyeux groupe
de sorcières qui soit : Ruiky, Shihi, Mera qui venait de se
joindre à nous, et Iceberg-girl qui traînait derrière, l'air gêné.
Voyant que ma baguette était trop grande pour mon sac, Mera lui
ajouta une fonction de repliage, qui la transformait en barrette à
cheveux dès que je le souhaitait.
Notre
dernier cours de la matinée était vol sur un balais. Lors de notre
premier vol, ils étaient paramétrés pour nous amener directement à
l'école. Nous devions juste leur indiquer quand tourner.
Mais
cette fois, ce qui m'importait le plus n'était pas le cours, mais la
pause qu'il y avait après. Deux belles heures avant de manger !
Shihi me dira enfin quel est ce rapport entre mon rêve et l’œuf,
Ruiky m'expliquera pourquoi son pouvoir se trouve dans des contes et
Mera... bon, elle ne va rien me dire de particulier mais bon.
La
professeure Clarisse était bien plus modeste que Jennie. Elle arriva
sur un balais, dans une robe noire et violette, avec un chapeau de
même couleur. Elle avait des bottes pleines de boue, même si il ne
pleuvait pas, et une paire de gants en cuir. Ses cheveux blancs
partaient dans tous les sens, et ses yeux noirs pétillaient de joie.
-Bonjour
les enfants ! Excusez moi du retard, nous avons eu quelques
problèmes d'eau dans la serre. Je suis Clarisse, votre professeure
de vol. Aujourd'hui, vous apprendrez seulement à décoller , mais au
bout de l'année vous saurez faire ça !
Son
balais partit verticalement dans les airs, avant de tomber en arrière
assez haut, comme si il ne pouvait plus du tout voler. Alors que
notre enseignante se rapprochait du sol, elle reprit une position
verticale juste avant de toucher l'herbe. Les poils de son balais
frottèrent la terre, et il commença à partir à toute berzingue en
zig-zag sur la prairie, jusqu'à ce qu'il freine subitement, toujours
verticalement, et que madame Clarisse pose ses deux pieds potelés au
sol. Tout le monde applaudit.
-Merci,
mais vous savez, ce n'est pas très compliqué. Bon, trêves de
plaisanterie. Mesdemoiselles, enfouuurchez vos balais.
Toute
la vallée enjamba son balais.
-Mesdemoiselles,
aaagrippez bien fort le manche.
Toutes
resserrèrent leur emprise sur le bois.
-Et
enfin, Mesdemoiselles, dééécollez !
Elle
sauta et replia ses jambes contre la pointe de l'objet, et resta en
l'air. Dans un cri fascinés, toutes les sorcières présentes firent
de même, et se retrouvèrent à un bon mètre et demi du sol. Shihi
avait l'air d'être la plus heureuse du monde. La sorcière paniquée,
peureuse et gentille que j'avais connu n'étais plus -sauf le
gentille, peut être-. Elle paraissait savoir s'y prendre comme une
cheffe. Ruiky y arrivait plutôt bien, et Mera, qui avait carrément
créer un balais avec sa tête au bout, était la tête en bas bien
plus haut que nous, ses magnifiques cheveux tombant dans le vide.
Elle
cria :
-Ayé !
J'ai compris comment ça marchais !
Madame
Clarisse partit la rejoindre dans les airs. Elles discutèrent un
moment, et Mera commença à faire des loopings dans le ciel, sans se
soucier de nous.
-Bien,
maintenant que nous avons toutes décollées -certaines plus que
d'autres-, passons à la manœuvre ! Pour faire bouger votre
balais, penchez vous contre son manche et imaginez le trajet à
parcourir. Ça vient tout seul, vous verrez ! Pour l'instant,
essayez juste d'aller plus haut.
Je
m'approchais de mon balais, fermais les yeux et, dans ma tête,
esquissait le mouvement à faire. Droit, bref, juste monter. Je me
sentis bouger, et entendit la professeure qui me félicitait, puis
disais à d'autres de plus se concentrer.
Puis,
elle nous demanda d'aller à droite, à gauche... L'heure de cours
passa rapidement, et nous partîmes dans nos chambres -sauf Shihi,
qui venait dans la notre, accompagnée d'un gros livre. Iceberg-girl,
elle, était partie se promener dans le jardin, apparemment. Chacune
semblait se demander pourquoi une autre était là, et je clarifiais
la situation :
-Vous
avez toutes trois une chose à me dire ou m'expliquer. Vous
l'expliquerais, de préférence, aux autres également.
Elles
ne parurent pas vraiment enthousiastes.
-Alors
promettons-nous que nos paroles ne sortiront pas de cette pièce,
d'accord ?
Plus
convaincues, elles définirent un ordre de passage. Shihi commença :
-Late,
si tu veux bien amener l’œuf.
Elle
s'assit sur mon lit et ouvrit son gros livre sur ses genoux. Quand à
moi, je sortais l’œuf dans la chemise de nuit sous l’œil épaté
de Mera et Ruiky.
-Ma
famille étudie les rêves depuis assez longtemps. Je devrais trouver
la raison pour laquelle l’œuf de ton rêve se retrouve dans le
monde réel.
Shihi
tourna une page et posa son doigt sur un dessin.
-C'est
bien ce que je pensais ! On appelle ça un rêve de Germanion.
Tu rêves d'un objet ou d'une personne, et paf ! Tu le retrouves
le lendemain. C'est un phénomène très rare qui n'arrive qu'en cas
d'urgence vitale. Alors cette œuf doit avoir une très grande
valeur...
-C'est
un œuf de dragon, non ?
-Tout
juste, Mera ! En tout cas Late, il ne t'aspirera pas comme dans
ton rêve, c'est certain. Tu peux le toucher.
J'enlevais
mon pyjama de l’œuf et le rangeait dans l'armoire. Puis, avec
moultes précautions, j'approchais mon doigt de la boule verte. Rien
ne se passa quand ma peau se posa sur lui.
-Enfin
une bonne nouvelle ! Et si on cherchait à l'ouvrir ?
Ruiky,
jusqu'à présent silencieuse, dit :
-Je ne
suis pas sûre que ce soit une bonne idée de faire éclore un dragon
dans le dortoir... Mais tentons, après tout !
-J'imagine
qu'il faut le chauffer...
Je
soufflais dessus avec vigueur, mais rien ne se produisit.
-Et si
tu essayais avec ta baguette ?
Mera
avait proposé cette solution comme si elle savait que c'était la
bonne chose à faire. Je défis donc ma baguette, et essayais de
jeter un sort :
-Ouverti
caperi ? Ecloro pioko ? Hum... Mereda bebera !
-Je
pensais à quelque chose de plus... radical.
Elle
me tendit la main, et je lui donnais la baguette, sachant qu'elle
ferait ce qu'il faut pour le bien de...
-ALLEEEEEEEEEEEEEEEEZ !
OUVRE TOIIIIII !!!
Elle
était littéralement en train de taper l’œuf de toute ses forces
avec la baguette.
-Mais
arrête !!! Tu vas le casser !
-C'EST
LE BUUUUUT !!!
*
Un
grand CRAC nous avertit qu'elle avait atteint son objectif. Je repris
mon bien et vis que l’œuf avait une énorme fissure sur le dessus.
Une autre apparut sur le côté, puis ci, puis là... Mera avait
l'air fière d'elle.
Un
museau mou sortit d'un trou dans la coquille, puis une patte, une
autre patte, et enfin, tout un dragonnet qui cria :
-Graouuu !
Shihi
se jeta dans le bras de Ruiky en hurlant. Puis, une fois la terreur
passée, elle s'écarta brusquement en rougissant. Ruiky fit de même,
couleur écrevisse.
Et
là, sous nos yeux, le petit dragonnet se roula en boule.
Il
était tout vert, sauf ses grands yeux bleus et son bidon blanc comme
un crocodile Haribo. Il n'avait pas d'ailes ou de cornes, juste sa
tête trognonne et ses petites pattes, avec des minis griffes.
-Je
vais l'appeler... Dandinet.
Dandinet
s'approcha en faisant de grands ronds avec ses pattes.
-Et
quand il va grandir ? Tu l’appelleras toujours comme ça ?
-N'écoute
pas la vilaine tata Mera, hein mon Dandinet ?
Je
grattouillais mon dragonnet sur le ventre. Il émit un genre de rire
et se mit debout, avant de me poser une patte sur le cœur.
-Da...
dan... dandinet ?
-Ooooh !
Il parle !
Ruiky
craqua.
-Non
Dandinet.
Je
posais ma main sur sa patte.
-Late.
Puis
sur son propre cœur.
-Dandinet.
Il
refit mes gestes, cette fois en prononçant correctement, et fit un
sourire. Je l'attrapais et le serrais fort contre moi.
-Bienvenue
à la Majo Acadamia, Dandinet. Tu fais partie de la famille.
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