Ninn - Chapitre 2 - Le chat qui aimait les voitures



     Je m'appelle Ninn, et je suis un chat. Autant vous prévenir, non ? Je viens d'emménager à Charlottown, où je me suis fait un possible nouvel ami, nommé Kedo. Il n'a pas l'air d'avoir la lumière à tous les étages mais il est gentil avec moi. C'est l'essentiel.

   Après la petite histoire de l'autre fois, nous nous sommes parlé de plus en plus, et aujourd'hui, il a décidé de m'emmener voir ses autres amis ! Depuis ce matin je suis toute excitée ! Je n'arrête pas de gratter les vitres, mais je connais la règle : pas de sortie avant 15 heures. Après, je suis totalement libre, même si on m'interdit d'aller sur la route. Du temps que je rentre avant le couvre-feu, c'est super ! Ah oui, le couvre-feu, je ne vous en avait pas parlé... Tous les soirs, à 22 heures pile, toutes les fenêtres, les portes, même la chatière, tout est fermé et je dois dormir dehors. J'en ai fait les frais de nombreuses fois : 

   La première, je m'étais endormie dans mon ancien coin préféré, et lorsque je m'étais réveillée il était déjà très tard ! Je n'ai pas pu aller assez vite pour retourner à la maison et je suis restée enfermée. Le pire, c'est que je n'avais même pas sommeil ! Donc j'étais là, toute la nuit, à poireauter et me tourner les pouces. 

   La seconde, c'était vraiment ma faute. J'étais restée avec ma meilleure amie, Pelote, jusqu'à tard le soir. Elle, elle a pas de couvre-feu, donc elle ne m'avait pas avertit qu'il était aussi tard. Et moi, comme une idiote, je comptais sur elle pour me prévenir...

   Ah ! Enfin ! La baie vitrée s'est ouverte ! Je cours dehors pour rejoindre Kedo. Il m'attend là où on s'est rencontrés, devant un genre de gros bloc de pierre dans le sol. 
-Enfin ! J'ai faillit attendre.
-Kedo, tu sais bien que j'ai mon couvre-feu et mes heures de sorties limitées.
-Bon, tu me suis ?
   Vas-y, fait comme si tu ne m'avais pas entendue... Il commence donc à galoper dans le jardin, contourne une ou deux maisons et s'arrête devant la clôture en bois qui entoure notre petit attroupement de maisons. 
-Kedo, je sais pas si j'ai le droit d'aller là-bas... Y a la route ?
-Non, c'est juste des champs. C'est super ! Mais c'est dommage qu'il n'y ait pas de...
-Voiture. Je sais.
-Mais non, il y a une grosse voiture ! Avec des gros pneus, un gros klaxon...
   On vient de le perdre. Il saute au-dessus de la barrière et je le suis. Il continue de me parler des grosses pièces de sa voiture, et nous commençons à traverser des champs de blé, de maïs, de mauvaises herbes... Ses champs sont sûrement abandonnés.
   Sur une petite colline droit devant, j'aperçois une genre de ferme en piteux état, mais qui m'a l'air parfaite pour un groupe de chats. La paille séchée a l'air de déborder du toit, comme un gros panier moelleux dans lequel je pourrais passer mes journées. 

   Je cours de plus en plus vite pour rejoindre mon futur endroit de sieste. Kedo arrive à peine à me suivre, mais parle encore et toujours de la grosse voiture. Qu'il est redondant des fois ! Nous arrivons enfin aux portes sorties des gonds de la ferme. J'entends du bruit à l'intérieur. Je commence à gonfler mes poils mais Kedo me signale que tout va bien d'un signe de patte. 
-On est arrivés ! 
   Un miaulement féminin lui répondit :
-C'est Kedo ? 
-Et la nouvelle ! 
   J'essayais de me faire aussi discrète que possible. 
-Entrez.











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